Coureur en sentier

Après plusieurs années difficiles à cause d'une périostite persistante, c'est au printemps 2018 que la blessure s'efface enfin. Quelques mois plus tard, le premier défi est le marathon de Montréal. 2019 sera l'année du premier ultra-trail avec l'UTHC 65. Les plaisirs qu'offrent la longue distance et le trail ont dicté l'objectif principal de 2020 : le QMT110. Le vélo, la natation et le renforcement musculaire font partie intégrante de l'entraînement, bien que l'objectif principal soit l'ultra-trail.

Entrevue

Quelle est ta profession?

Logisticien, mais Gestionnaire d’une entreprise de logistique depuis un an et demi maintenant.

As-tu un livre préféré de course?

Born to run (Christopher McDougall)! Mon épouse le lit actuellement…

Quels sont, selon toi, les défis à venir pour le milieu de la course?

Deux défis pour moi.

Premier point, l’écologie: faire des courses propres ou «carbo neutre» cest bien (et on y est pas encore…), mais pourquoi ne pas faire plus et imaginer des événements qui fassent baisser le carbone ambiant (en compensant plus que ne produit l’événement)? Profiter pour faire d’une course, d’un rassemblement d’esprits plutôt «nature» pour chasser les idées et inspirer les esprits présents d’une touche de verdure? Inclure du plogging obligatoire sur chaque course? (interdiction de passer à côté d’un déchet sans le ramasser, ce qui ferait du sens en trail par exemple). Demande de justifier une action écolo pour pouvoir valider une inscription à une course? Tout cela doit bien sûr rester «bon esprit», sans que cela ne devienne une contrainte, toujours ludique.

Second point: la diversité et laspect commercial. Il y a beaucoup de courses organisées, attention à ne pas trop en faire au risque de perdre en qualité et de dégrader les paysages traversés. Certaines courses sont très chères, ce qui est un facteur limitant pour certains coureurs, je trouve cela dommage. D’autant que les goodies et les médailles ne servent souvent à rien. Supprimons toutes ces futilités pour faire baisser les prix et se concentrer sur le plaisir de courir.

Raconte-nous ta course préférée à vie.

UTHC 65 en 2019. Je pourrais en parler pendant des heures. J’ai filmé toute la course, j’en ai fait un montage d’une vingtaine de minutes que je regarde régulièrement. Mon premier ultra, une première expérience parfaite, du début à la fin. Je n’ai eu aucune problématique ni matériel, ni physique. Je me suis écroulé une fois passé la ligne, mais les 9 h 30 de courses sont passées en 5 min et j’y ai pris un plaisir sans bornes.

Raconte-nous ta course la plus difficile à vie.

Trail 30km de la Clinique du Coureur 2019. Ce fut un test pour moi en préparation de l’UTHC 65. J’y ai connu tous les problèmes matériels possibles (casquette, lentilles, gilet d’hydratation, chaussure, manchon, montre, lunettes, etc.). Je suis allé au bout, mais ça n’a pas été facile. Ces problèmes ont été résolus pour l’UTHC. Cette course m’a fait comprendre l’importance que peuvent prendre de petits détails après quelques heures de course.

Qu’est-ce qui te surprend encore du milieu de la course?

L’engouement que provoque la course. Même personnellement, je suis encore surpris du plaisir que je prends, des émotions que je ressens juste en voyant les installations d’une ligne de départ. Tout est simple, mais provoque beaucoup. L’été dernier je me suis rendu sur le départ d’une course que je devais faire, mais pour laquelle j’ai dû déclarer forfait pour des raisons logistiques (30 km MEC du Mont-Tremblant fin juillet 2019). Je pensé que j’allais être déçu de voir les autres partir sans moi, mais non, l’ambiance ma quand même rendu heureux… et mes enfants ont faits chacun leur course d’un kilomètre😊

Décris-nous ton entraînement préféré?

Entrainement sur piste dans les installations indoor de McGill. Warm-up complet, puis sérieux fractionné et enfin étirements. De belles séances de 1 h 15 environ terriblement efficaces avec un coach que j’apprécie beaucoup. J’aime aussi cette séance parce qu’il y a un coach. Et il y a toujours des temps de pause pour jaser un peu…

À quoi ressemble une semaine typique d’entraînement pour toi?

10 h de sport: 4 h de run, 2 h de vélo, 2 h de natation, 2 h de renforcement. Une journée off obligatoirement. Suite à la fermeture de la piscine (Corona virus) je compense avec un peu plus de vélo, de run et de la marche.

À quoi ressemble ta phase de récupération postcourse?

Étirements, massage, de l’eau, beaucoup d’eau, et du repos actif (longues marches ou vélo au rythme des enfants). Je passe aussi du temps à revivre la course, à regarder des vidéos ou des photos. C’est important pour moi, j’ai l’impression de continuer de courir… et je débriefe ce que j’ai fait.

Fais-tu partie d’un club de course?

Je cours avec RunInMontreal (groupe Facebook), la RunEcoTeam de Montréal et je participe aux entrainements indoor de Lululemon.

As-tu un mantra que tu te répètes à la course pour augmenter ta motivation?

Pas spécialement… mais une idée: tout cela nest quune suite de petits pas. Tu sais faire un pas? Alors, fais-en quelques milliers et tu auras atteint ton but.

As-tu déjà été ou es-tu inspiré par d’autres athlètes?

Oui. François d’Haene, Kilian Jornet (bien sûr!), Xavier Thévenard, Pau Cappel, Courtney Dauwalter… je suis du genre à regarder en direct les ultra trail, quand bien sûr il y a une couverture vidéo. Si les paysages sont beaux, je peux regarder cela pendant des heures. J’ai adoré la dernière heure de l’UTMB 2019: Xavier Thévenard, Pau Cappel, Courtney Dauwalter!

T’intéresses-tu à la science en course à pied?

Je m’intéresse à la nutrition, car j’ai eu beaucoup de progrès à faire de ce côté-là et je cherche toujours des idées (histoire de ne pas toujours manger des pâtes avec du poulet…). Je m’intéresse aussi aux notions de VO2max, de VMA, des liens entre eux, et de la pertinence que chacun peut donner à ces indicateurs. J’adore les chiffres et les KPI😊

Que serait-on surpris d’apprendre sur toi?

Ma passion première, présente depuis toujours, c’est la poésie. J’en ai rempli des dizaines de carnets, j’en écris encore et j’adore en lire. C’est mon petit jardin secret, une manière de me psychanalyser moi-même.