Élite

Coureur en sentier

Originaire des Pyrénées en France, j’ai toujours préféré la montagne à l’océan. Dès mon plus jeune âge, j’ai développé un goût pour le cross-country et la course est devenu mon sport favori lors de mes études universitaires. J’ai d’abord  commencé par courir sur marathon pour ensuite m’orienter en trail, il y a environ 3 ans. J’aime ce  sport où le mental prend une place prépondérante et où les femmes peuvent se mesurer aux hommes. La course est pour moi à la fois utile, épuisante, minimaliste, efficace et ressourçante.

Entrevue

Quelle est ta profession ?

Je suis chef de cuisine et entrepreneur. Je possède l’Espace Artevino et Un chef à Québec, qui sont deux compagnies liées à la restauration haut de gamme pour les particuliers et pour le monde des affaires.

 

As-tu des enfants ?

J’ai 3 enfants de 7, 10 et 13 ans, deux grandes filles et un gars. Nous aimons (ma conjointe et moi) partager avec eux le contact avec la nature, les activités extérieures et les activités culturelles.

 

Que fais-tu dans tes temps libres ?

Si je ne cours pas, je bricole et développe nos projets à moyen terme. En ce moment, je passe beaucoup de temps à concevoir notre van pour partir voyager en famille (compte Instagram : le_vi_van)

 

As-tu un livre préféré de course ?

Le livre de Blaise Dubois évidemment !

 

Écoutes-tu de la musique en courant ? Des podcasts ? As-tu une chanson clé associée à la course ?

Oui j’alterne podcast et musique (souvent du reggae et pour les podcasts ils sont essentiellement sur la course à pied). J’aime aussi courir sans rien qui me perturbe. J’aime m’écouter courir et essayer de ressentir l’effort et mes sensations.

Je ne mets jamais d’écouteurs lors d’une compétition, impensable pour moi, j’ai besoin de m’écouter. Idem lorsque je cours en sentier.

 

Étais-tu un jeune sportif ou de type plutôt sédentaire ?

J’ai toujours aimé bouger et être actif.

J’ai énormément joué au tennis étant plus jeune (pendant 15 ans).

 

Quels sont, selon toi, les défis à venir pour le milieu de la course ?

Le nombre de coureurs augmente et je trouve ça super. Mais je ne voudrais pas que l’argent domine la course comme on peut le voir pour des sports trop représentés tels que le soccer.

Il va falloir aussi éduquer les gens à respecter l’environnement, je pense notamment au marathon ou la majorité des coureurs jettent leurs déchets en courant.

La communauté de traileurs peut apporter beaucoup je pense.

 

Raconte-nous ta course préférée à vie.

Les 3 derniers kilomètres de mon premier marathon, c’était celui de Paris en 2008. Après avoir bien souffert de ce fameux mur du 35kilo, je me rends compte que je viens de franchir une première barrière (physique) et que le mental prend le relais.

Je m’aperçois avec le temps que nous avons plein de barrières que nous pouvons franchir et qu’il n’y a pas que le physique.

 

As-tu déjà croisé des animaux sauvages durant l’une de tes courses ?

Trois orignaux un matin tôt dans le bois derrière notre chalet à Sainte Brigitte de Laval. C’est la première fois que je voyais des orignaux en vrai, j’ai eu la peur de ma vie et j’ai rebroussé

Chemin !

 

À quoi ressemble une semaine typique d’entraînement pour toi ?

Je dirai 6 jours de course dont une journée pour une sortie longue, 4 jours de commutes au travail et une journée incluant du fractionné (long ou court).

-tu partie d’un club de course ?

C.U.T.E. de Québec

 

Comment gères-tu la déception lorsque tu n’atteins pas tes objectifs ?

Je n’ai jamais vraiment raté d’objectif car je ne visualise pas de temps précis ou de position généralement. Je cours énormément avec mes sensations. Mes objectifs se définissent souvent durant ma course en analysant mon allure (sur marathon par exemple).

Ma seule déception a été lors de mon 2ème marathon (Québec 2009, un an après Paris) où je m’étais dit que je ferais bien mieux (sans trop m’entrainer) et je me suis pris une claque. Depuis je suis plus conscient de mes capacités en fonction de mon entrainement.

 

Comment maintiens-tu un équilibre entre la course, le travail, la famille et la vie sociale ?

La course fait partie de l’équation, sans elle il manque un élément. Ma famille l’a bien compris.

J’ai la chance d’avoir aussi ma conjointe qui court. Nous nous comprenons l’un l’autre sur nos besoins. Mais en effet, les journées sont souvent chargées !

 

As-tu déjà été ou es-tu inspiré par d’autres athlètes ?

Il y a longtemps par certains joueurs de tennis (tel que Pete Sampras, puis Rogers Federer) des joueurs qui font en sorte que leur sport semble facile et relax. Aujourd’hui dans la course à pied, je pense à Guillaume Arthus, Jim Walmsley ou encore Serge Girard.

 

As-tu déjà souffert de blessures de course ? Comment les gères-tu lorsqu’elles se présentent et comment les évites-tu ?

Oui ! j’ai besoin de l’aide d’un professionnel afin d’avoir un programme à suivre sinon j’aurai tendance à trop en faire je pense.

Avec le temps je commence à savoir écouter mon corps et à passer sur un autre sport (vélo par exemple, ou renforcement musculaire).

J’essaye d’adapter mes sorties par rapport à mes douleurs et je me suis mis à faire du renforcement musculaire.

Je change de souliers tout le temps et je cours de plus en plus avec des souliers minimalistes.

 

Le syndrome du surentraînement t’effraie-t-il ? Comment es-tu certain d’en rester éloigné ?

Non je n’en ai pas peur. Je pense justement en avoir eu quelques symptômes au début du confinement dû à la crise de la COVID-19 (j’avais plus de temps de libre).

Il m’a fallu 2 semaines pour comprendre que mon corps refusait la charge. J’avais moins de plaisir et je m’étais mis une pression trop élevée. Le fait de perdre le plaisir de courir a suffi à me faire comprendre qu’il fallait ralentir.

 

Que serait-on surpris d’apprendre sur toi ?

Que je fumais il y a encore un an ! Le milieu de la restauration est stressant. Je ne fumais pas énormément mais quand même tous les jours.

Entouré de non-fumeur à la maison et toujours frustré de sentir la cigarette ou mal à l’aise si mes enfants étaient là. J’ai coupé du jour au lendemain durant nos vacances d’été 2019.

La course m’a aidé à arrêter également, après avoir remporter le 80km du QMT (juillet 2019) j’ai pris confiance en moi et en mes capacités en me disant que je serais encore meilleur si j’arrêtais.

Chose faite, j’en suis ravi !